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Cadre vs non-cadre : différences et avantages de chaque statut

Contrat de travail
Cadre vs non-cadre : différences et avantages de chaque statut

Dans le monde professionnel, la classification cadre/non cadre revêt une importance cruciale pour les entreprises comme pour les salariés. Ce statut influence non seulement le niveau de responsabilité, mais aussi la rémunération, la prévoyance, la durée légale du travail ou encore les cotisations patronales et salariales. Avant d’embaucher ou de choisir un poste, il est donc nécessaire de comprendre la différence cadre et non cadre pour mieux anticiper les avantages, les inconvénients et les perspectives d’évolution de carrière.

Définition des statuts cadre et non-cadre

Le salarié cadre

S'il n'existe pas de définition légale, l’accord national interprofessionnel du 28 février 2020 caractérise le statut de cadre selon quatre critères :

  • Diplôme : la reconnaissance de la qualification peut résulter d’un diplôme supérieur ou d’une expertise confirmée.
  • Influence : le salarié cadre est souvent impliqué dans les décisions, avec un niveau de responsabilité plus élevé, voire un accès à la direction.
  • Autonomie : il bénéficie fréquemment d’un temps de travail forfaitisé (ex. forfait jours), avec une plus grande souplesse sur l’organisation de ses horaires.
  • Responsabilité : le cadre peut avoir un rôle de management intermédiaire ou d’encadrement d’équipe, participant à des missions de pilotage stratégique.

Le salarié non-cadre

Le statut non-cadre correspond à un poste souvent plus « opérationnel », ne nécessitant pas de diplôme supérieur ni de responsabilité managériale importante. Le non-cadre est généralement soumis à la durée légale du travail, soit 35 heures par semaine. Ses heures supplémentaires sont payées ou récupérées, dans un cadre conventionnel précis. Il fait partie d'un poste d’exécution ou poste intermédiaire, sans impliquer un véritable encadrement.

Le salarié assimilé-cadre

Entre cadre et statut non cadre, il existe également la catégorie de salarié assimilé-cadre. Ces salariés n’ont pas forcément un rôle de management ou d’encadrement d’équipe, mais bénéficient de certains avantages en termes de flexibilité et de protection sociale renforcée. En général, ils relèvent d’une classification des emplois intermédiaire, avec un coefficient hiérarchique un peu moins élevé que celui d’un cadre pur.

Toutefois, ils cotisent souvent au régime de prévoyance et à la retraite complémentaire comme un cadre, profitant ainsi de certaines garanties spécifiques. Ce statut s’observe par exemple lorsqu’un salarié évolue vers des fonctions d’expertise technique, jugées essentielles par l’employeur, sans pour autant revêtir une autorité hiérarchique.

Embaucher un cadre ou un non-cadre, quelles différences ?

La période d’essai et le préavis

En matière de modalité de recrutement, la distinction entre cadre et non-cadre se ressent sur la période d’essai. Pour un contrat de travail de cadre, cette période peut s’avérer plus longue (jusqu’à quatre mois, renouvelable une fois) selon les accords de branche ou la convention collective. Le non-cadre a souvent une période d’essai plus courte (généralement deux mois, renouvelable selon l’accord d’entreprise).

Le préavis en cas de départ ou de rupture du contrat s’avère aussi distinct. Les cadres peuvent être tenus à des délais plus étendus, compte tenu de leur position hiérarchique élevée et de la nécessité pour l’employeur de trouver un remplaçant adapté. Un salarié non-cadre, quant à lui, observera un délai plus réduit, conformément au barème de classification et aux règles fixées par la convention collective.

Le temps de travail

La durée légale du travail s’applique aux non-cadres, avec paiement éventuel des heures supplémentaires au-delà. Si les cadres peuvent également y être soumis, ils ont généralement un temps de travail forfaitisé, bien que non obligatoire. La conclusion d'une convention individuelle de forfait entre l'employeur et le salarié ne peut se faire qu'avec le consentement écrit de ce dernier.

Il existe deux types de forfaits :

  • Le forfait jours : le salarié doit travailler un nombre de jours prédéterminés dans l'année, sans décompte du temps de travail. Le Code du travail impose toutefois une limite de 218 jours annuels. Ce dispositif annuel ouvre droit à des jours de repos (RTT) mais implique des heures supplémentaires non payées.
  • Le forfait heures : le nombre d'heures, dont supplémentaires, est fixé dans la convention qui peut s'appliquer à la semaine, au mois ou à l'année. Le salarié peut alors organiser librement son temps de travail sans être soumis aux horaires collectifs. Cependant, si le salarié effectue des heures au-delà du forfait, elles sont décomptées et payées au taux majoré.

Cette annualisation du temps de travail confère plus d’autonomie, et présente avantages et inconvénients. D’un côté, la responsabilité managériale et les missions de pilotage stratégique nécessitent une certaine flexibilité. De l’autre, le salarié cadre doit assumer une charge de travail potentiellement plus lourde.

La rémunération

Le niveau de rémunération est bien sûr un élément central de la différence cadre et non cadre. Les cadres perçoivent généralement un salaire supérieur, justifié par leur responsabilité et compétences managériales et le niveau d'étude exigé. La grille conventionnelle prévoit souvent des coefficients plus élevés, ainsi que diverses primes (responsabilité, astreinte, etc.).

Pour les non-cadres, la rémunération est en principe moins élevée. Mais des primes de performance ou d’autres compléments peuvent rehausser la fiche de paie. Le barème indiciaire se fonde surtout sur l’échelon ou la catégorie en lien avec la classification conventionnelle et l’ancienneté au sein de l’entreprise.

En outre, le salarié cadre peut profiter d'autres avantages : voiture de fonction, téléphone et ordinateur de fonction, carte bancaire professionnelle ou autres. Tout cela représente des coûts supplémentaires pour l'entreprise.

Cotisations et prévoyance

Les cotisations diffèrent également entre cadre et non-cadre. Les cadres sont affiliés à l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) et versent une cotisation mensuelle spécifique. Son taux est fixé à 0,06 %, réparti à raison de 0,036 % à la charge de l’employeur et 0,024 % à la charge du salarié. Comme France Travail pour les non-cadre, l'APEC accompagne les cadres tout au long de leur carrière et les aide notamment à retrouver un emploi lorsque cela est nécessaire.

Toute entreprise employant des cadres ou des assimilés-cadres doit verser à un organisme d’assurance ou de prévoyance une cotisation patronale prioritairement affectée à la couverture du risque décès, en complément des prestations de la Sécurité sociale. Cette cotisation est imposée par l’accord interprofessionnel du 17 novembre 2017 sur la prévoyance des cadres. Fixée à 1,5 % de la tranche de rémunération inférieure au plafond de la Sécurité sociale, elle est intégralement financée par l’employeur.

Depuis la fusion des régimes Agirc-Arrco en 2019, les contribution à la retraite complémentaire sont similaires pour tous les salariés. Toutefois, les cadres continuent de percevoir des pensions plus élevées puisque celles-ci sont calculées sur la rémunération.

FAQ - Questions fréquemment posées

Pourquoi un cadre est-il moins payé qu'un non-cadre ?

A salaire brut égal, le salarié non-cadre sera mieux payé que le salarié cadre. La raison est que le statut cadre force à plus de cotisation.

Pourquoi passer de non-cadre à cadre ?

Passer de non-cadre à cadre offre des avantages comme un salaire plus élevé, une meilleure couverture sociale (prévoyance et retraite), une flexibilité accrue, et des perspectives de promotion. Mais si la rémunération est attractive, ramené au nombre d'heures, le travail peut sembler mal payé. Cela doit aussi être pris en considération dans son calcul des avantages du cadre par le salarié non-cadre.

Pour accéder à ce nouveau statut, il faut renforcer ses qualifications. Cela passe par de la formation et des certifications, où la mise en avant d'une expertise reconnue dans un domaine. Il est également possible d'adresser une demande formelle à son employeur, en mettant en exergue ses compétences et sa contribution dans l'entreprise. Notez que ce changement de statut nécessite un avenant au contrat de travail.

Pourquoi refuser le statut cadre ?

Refuser le statut cadre peut être motivé par des raisons personnelles ou professionnelles, comme l’envie d’éviter une charge de travail accrue, des horaires moins cadrés, ou des responsabilités managériales. Certains préfèrent conserver une meilleure séparation entre vie professionnelle et personnelle.

Quel intérêt d'être cadre pour la retraite ?

Les cadres bénéficient généralement de cotisations plus élevées à la retraite complémentaire, ce qui leur permet de percevoir une pension plus importante. De plus, leur affiliation à l’APEC leur donne accès à des services spécifiques tout au long de leur carrière.

Quel est le bon salaire pour un cadre ?

Le « bon » salaire pour un cadre varie selon le secteur, le niveau d’expertise, et la localisation. D'après l'APEC, le salaire annuel brut médian (fixe + variable) d'un cadre s’établit en juin 2024 à 54 000 €. Par exemple, cette rémunération s'élève à 48 000 € dans les métiers de l'administration des ventes contre 74 000 € dans les métiers de la direction informatique. À noter que les hommes cadres gagnent encore 12 % de plus que les femmes cadres, mais l’écart tend à diminuer.

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